Russie : le développement malaisé de l’Arctique russe

Le frein mis par les sanctions occidentales au développement de la frange septentrionale de la Russie conduit Moscou à rechercher des coopérations financières et techniques, notamment avec la Chine. L’exploitation d’importants gisements de gaz et de pétrole dans l’offshore des mers de Barents et de Kara attend des jours meilleurs. Le réchauffement de l’atmosphère offre des perspectives incertaines à la navigation circumpolaire entre l’Asie et l’Europe dont la Russie veut tirer profit. L’armée est requise pour, outre la défense, assurer l’administration de cette voie et le support des activités d’extraction des ressources naturelles. Le fruit de ces efforts sera long à mûrir.

FAITS

  • Le 29 juin 2017, le vice-Premier ministre russe Youri Troutnev et son homologue chinois Wang Yang évoquent à Pékin les mesures propres à favoriser l’investissement et améliorer la qualité de la coopération avec les entreprises chinoises et annoncent la création d’une agence de la Route de la mer du Nord, Northern Sea Route Agency, chargée de développer cette voie, à côté de la Northern Sea Route Administration qui veille depuis 2013 à la sécurité de la navigation et à la protection du milieu marin. Objectif : augmenter le nombre de navires empruntant cette route pendant la saison de navigation. Les armateurs chinois sont invités à formuler des propositions relatives à l’infrastructure logistique de l’itinéraire, qui comporte les deux hubs portuaires de Mourmansk et de Petropavlovsk-Kamchatsky (Kamtchatka). L’investissement chinois dans cinq régions de la fédération portant sur plus de 20 projets se monte à environ 3 milliards de dollars.
  • Le 4 juillet 2017, le président Xi Jinping, de passage à Moscou, exhorte les deux pays à développer cette route du Nord et ainsi, à réaliser la « Route de la soie de glace ».
  • Par ailleurs, la Russie a consolidé sa présence militaire dans l’Arctique : brigades arctiques et véhicules adaptés dans 14 et bientôt 18 bases militaires. Noter qu’une flotte de brise-glace (diesel-électrique polyvalent de nouvelle génération convertible en navires de guerre) sera mise en service à partir de 2019 pour accès permanent aux zones arctiques.

ENJEUX  […]

Rémi Pérelman, Asie21

  • Encadré 1Le potentiel arctique russe : interrogations
  • Encadré 2. Christophe de Margerie, le premier méthanier brise-glace

 

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Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°109 septembre 2017

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